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DE LA PAROLE AUX ACTES Sans Jésus nous ne pouvons rien faire

À VOL D'OISEAU

 

 

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Les Ursulines de Tours et les Augustines de Dieppe répondent à l’appel de renforts. Le 1er août 1639, trois religieuses de chaque communauté débarquent à Québec pour ériger de nouvelles institutions dans la colonie.

 

 

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Il est intéressant de se demander comment s’explique le fait qu’on trouve plein d’églises catholiques dans le paysage où se retrouvent essentiellement des personnes plus âgées et très rarement des jeunes familles à l’exception de familles récemment immigrées au Québec.

Dès l’établissent des Français en Amérique, l’Église catholique y a joué un rôle crucial car au début même, des congrégations religieuses ont assuré les soins de santé et l’éducation : les Ursulines et les Hospitalières.  1608, Québec; 1634, Trois-Rivières; 1642, Montréal, qui par exemple fut fondée clairement dans une perspective missionnaire.  On disait Ville-Marie.

Même l’administration coloniale se faisait accompagner de prêtres dans ses voyages.

Tout cela se déroulait dans un contexte de grande compétition et d’hostilité entre les Français, catholiques et les Anglais, protestants.

Quand les Anglais ont définitivement vaincu les Français entre 1755 et 1763 une grande partie de l’élite française est retournée en France, alors que les Anglais au Sud feraient bientôt face à une longue guerre d’indépendance de 1775 à 1783.

Après la conquête, l’Église catholique a compris que son devoir et sa mission étaient de préserver la foi catholique et la langue française contre les tentatives d’angliciser la population et de la convertir au protestantisme.

C’est l’Église qui a négocié avec les Anglais et maintenu certaines libertés alors que l’immigration anglophone et loyaliste deviendrait de plus en plus importante.

En 1867, le Canada est fondé de peur que les USA s’emparent des colonies britanniques au nord de leur territoire parce que les Anglais avaient soutenu la tentative de sécession des états du Sud pour maintenir le régime d’esclavage, notamment. 

Quatre colonies britanniques seront à l’origine de la Confédération en 1867, (NS,  NB, QC, On ) Ils ont appelé ça un Dominion et c’est la reine Victoria qui a signé notre première constitution, elle la tête de L’Église Anglicane.

Pour les cent premières années de la Confédération l’Église catholique va jouer un rôle déterminant dans l’encadrement de la population du Québec d’autant plus que les gouvernements alors s’occupent plus du commerce, de la sécurité et des relations extérieures et canadiennes.

Le Canada va passer de 4 à 10 provinces, la dernière étant TN en 1949.

C’est l’Église qui prend en charge l’essentiel de l’éducation, des soins médicaux et services sociaux. C’est ainsi qu’on confie à l’Église les pensionnats autochtones.

Des dizaines de communautés religieuses féminines et masculines sont à l’œuvre; des milliers de religieuses, de religieux et de prêtres sont à l’œuvre pour fonder des écoles, des hôpitaux, des orphelinats, des hospices, des syndicats, des coopératives (dont Desjardins), des universités, des noviciats, des séminaires….

L’Église occupe l’essentiel des services directs à la population. On peut dire qu’il y a comme une large unanimité entre les parents, les enseignants et les dirigeants religieux; des valeurs communes qui rassurent et que la majorité embrasse.

Les Évêques sont incontournables, les hommes politiques leur font la cour et réciproquement. L’Église est en position de pouvoir et son autorité est indéniable….

Les canadiens-français (comme on s’appelle alors) participent à 3 guerres ; les Zouaves pontificaux vont défendre le pape, 1ère et 2ième guerres mondiales. En même temps le Québec envoie des milliers de missionnaires aux quatre coins du monde.

Puis, notre société essentiellement rurale avec des grosses familles découvre les moyens de communication de masse comme la télévision mais aussi l’usage de la pilule contraceptive se répand; on se scolarise de plus en plus….Cependant, en position de pouvoir, il y a toujours un risque d’abus d’autorité.

Ça bouillonne : chez les intellectuels, les artistes les universitaires et une partie du clergé. De plus en plus, on contestera et dénoncera le pouvoir dominant de l’Église catholique; on réclamera un état moderne où le gouvernement prend ses responsabilités et assurent la création et le maintien de véritables services publics. La belle unanimité s’apprête à craquer.

Après la deuxième guerre et à partir des années 60 un mouvement de fond traverse et transforme la société québécoise; le féminisme, le nationalisme, le syndicalisme, la démocratisation de l’éducation, le Concile Vatican II travaillent les consciences et entretiennent de nombreux débats; mais sans faire de vagues majeures.  

On parlera de révolution tranquille. 1967, avec l’exposition universelle, Terre des Hommes, les Québécois découvrent le monde sans avoir besoin de voyager.

Au début des années soixante un ministère de l’Éducation enfin. Ce ne sera plus les évêques seulement qui décideront de ce qui va se passer à l’école…

Depuis longtemps pourtant, on se fiat sur l’école pour faire l’éducation chrétienne des enfants et la préparation aux sacrements.  Les paroisses et les parents faisaient semblant de se fier sur l’école sans prendre en compte que beaucoup de choses changeaient.

De plus en plus, on demandait l’exemption d’enseignement religieux; de plus en plus d’enseignants dispensaient un enseignement religieux à rabais; on le savait mais on laissait faire… « On n’éteint pas la mèche qui fume encore ».  C’est l’étape des croyants non-pratiquants.

En même temps les mariages s’effritaient, les divorces se multipliaient et puis l’union libre a pris le dessus. Et très clairement, on désertait nos églises…

Tout ça portait à conséquences sur la formation chrétienne si bien qu’on se réveille, un beau matin dans une société déchristianisée et même hostile à l’Église et au fait religieux.

Alors, maintenant, qu’est-ce qu’on va faire pour annoncer l’Évangile à nos enfants et aux autres aussi?  Par où les missionnaires que nous sommes devenus vont-ils commencer et mettre leurs énergies en priorité? C’est le défi qui nous attend.

Merci au Père Michel Domingue pour ce beau texte.

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